Caractères spéciaux courants

Notre bon vieux clavier azerty n’est pas optimisé à notre langue française[¹]. Difficile d’avoir accès à tous les caractères et ce n’est pourtant pas la place qui manque. Pour taper œ, «, », Ç, ÷ il faut soit une bonne mémoire du code HTML de chaque signe[²], soit se faire aider par un outil.

Des logiciels professionnels de mise en page sont équipés du nécessaire pour insérer toute une armada de caractères. À défaut d’être professionnel, on peut utiliser un traitement de texte traditionnel. Attention au copier-coller générateur de bizarreries. Une meilleure solution est de chercher plutôt dans les outils de votre éditeur web. Par exemple, WordPress offre un ensemble de caractères spéciaux dans l’éditeur visuel.

Capture d'écran de l'administration WordPress
Insertion de caractères dans WordPress

AllChars est une alternative efficace. Application légère et discrète, elle permet d’accéder aux caractères oubliés du clavier. L’utilitaire se loge dans la barre des tâches. Il devient actif par simple pression de Ctrl suivi de la combinaison de deux touches. Les raccourcis sont personnalisables et d’autres caractères peuvent être ajoutés.

AllChars

Les raccourcis ne sont pas évidents à mémoriser et sont propres à l’application. Au final, il fait double emploi avec la table allégée des caractères Windows. Et puis les applications en fond de tâche, j’en ai horreur. Si je vous en parle, c’est simplement parce que je n’ai pas trouvé d’alternative valable à mon petit aide-mémoire papier à coller sur le coin de l’écran ou sur le clavier: caractères spéciaux courants (rtf 44 Ko).

Signe Signification ALT +
points de suspension 0133
obèle 0134
Œ OE ligaturé 0140
puce 0149
demi-cadratin 0150
cadratin 0151
œ oe ligaturé 0156
espace insécable 0160
¡ point d’exclamation renversé 0161
© copyright 0169
« guillemet français ouvrant 0171
° signe degré 0176
± plus ou moins 0177
¹ 1 exposant 0185
² 2 exposant 0178
³ 3 exposant 0179
pied de mouche 0182
» guillemet français fermant 0187
¼ fraction 1/4 0188
½ fraction 1/2 0189
¾ fraction 3/4 0190
¿ point d’interrogation renversé 0191
Ç C cédille 0199
× multiplication 0215
÷ division 0247
#8613
#8617
flèche à droite #8594
n’est pas égal #8800
symbole du diamètre[³] #8960
cœur #9829

Capitales accentuées

Et pour ceux qui se posent la question, les accents sur les capitales sont directement accessibles sur le clavier. Pour l’accent circonflexe ou le tréma, tapez ^ (accent circonflexe) ou ¨ (tréma) puis maintenez la touche Shift et pressez la lettre souhaitée. On peut donc écrire aisément « Âpre » ou « Île » sans pour autant avoir recours au codage des caractères.

Les lettres capitales utilisant un accent aigu ou grave ? Facile, en combinant plusieurs touches: Alt Gr + ´ ou ` + la touche désirée. Ces deux signes diacritiques, respectivement accent aigu et accent grave, se trouvent près de la lettre M.

Il reste d’autres caractères qui ne se trouvent pas sur le clavier, notamment le « Ç ». Il faut faire un tour dans la table de caractères de Windows pour copier-coller la lettre ou taper son code en maintenant Alt enfoncé. Pour le C cédille, il faut taper Alt + 0199. Sur Mac c’est plus simple (comme toujours): Alt + ç.

Touches mortes
L’accent aigu, l’accent grave, l’accent circonflexe et le tréma sont des touches dites mortes (dead keys en anglais). Une première pression ne donne aucun résultat direct à l’écran. C’est la touche suivante qui détermine le résultat final.

[¹] À lire aussi: « De la machine écrire au clavier »
[²] Consultez le « Tableau ASCII »
[³] À ne pas confondre avec le caractère danois appelé en français « o barré » (0216 capitale, 0248 minuscule)

Vitesse de frappe

On estime qu’une conversation se situe aux alentours de 140 à 200 mots par minute (MPM). Quelles sont les possibilités de retranscrire intégralement le contenu ? Faisons, un tour d’horizon.

Une personne écrit au rythme de 30 MPM. Un quidam tape au clavier 10 à 15 MPM. Nettement plus pour les habitués et davantage pour les geeks. Les professionnelles, comme les secrétaires, tournent aux alentours de 45 mots/min. On est loin des allumés du clavier qui turbinent à plus de 100 MPM, mais ce sont des exceptions.

Un bon sténographe (écriture à la main) écrit à plus de 120 MPM. Un sténotypiste (tape au clavier) expérimenté virevolte au-delà des 200 MPM et certains plafonnent à 250 MPM lors des concours de vitesse. Ces chiffres servent d’indicateurs et ne sont pas à comparer avec une tape au clavier. En effet, la sténo retranscrit des sons dans une graphie spécifique. Sur un texte de 500 mots, il va peut-être taper trois fois moins dans la mesure où il n’est pas tenu à reproduire un contenu en langue française écrite.

Calculer sa vitesse de frappe

De nombreux sites en ligne calculent votre vitesse souvent sous forme ludique (cf. jeux de frappe). Un indicateur à prendre avec des pincettes dans la mesure où la formule n’est pas disponible. Aussi, en fonction de votre état de fatigue, votre connaissance de la langue, les résultats peuvent fortement varier.

Reste la bonne vieille méthode traditionnelle. Prenez un texte aléatoire dans votre langue maternelle et tapez pendant 15 minutes, sans corriger vos erreurs. Dans votre traitement de texte, affichez le nombre de caractères – espaces compris – auquel vous déduisez [le nombre de fautes multiplié par 10]. Divisez le tout par 90 et vous obtenez le nombre de mots par minute.

4 234 – (21 × 10) = 4 024 ÷ 90 = 45 mots/min.

Connaître son clavier

Taper sans regarder son clavier demande une certaine discipline et une forte charge cognitive au début. Mais les résultats arrivent vite. On considère 80 heures de travail pour une bonne connaissance du clavier et 200 heures pour acquérir une vitesse de frappe confortable.

Au final, une personne entraînée aura toujours l’avantage sur celle qui tape avec les yeux rivés sur son clavier. Le regard n’est plus porté sur le clavier mais sur le document à copier ou sur l’écran. Les fautes peuvent donc être directement corrigées. Au-delà du rendement, la charge du travail est répartie dans les dix doigts, les poignets sont reposés et les cervicales beaucoup moins sollicitées.

Le confort pourrait être amélioré grâce à une optimisation des touches sur le clavier et une amélioration de l’ergonomie des claviers surtout conçus pour ceux qui ne maîtrisent pas la dactylo.

À lire aussi: « De la machine à écrire au clavier »

Jeux et vitesse de frappe

À force de passer du temps à taper sur son clavier, on finit par améliorer sa vitesse de frappe. Le mieux c’est de pouvoir taper avec ses dix doigts sans regarder son clavier. Cela demande de la discipline au début, mais on remarque vite l’intérêt de taper à l’aveugle. Pour les plus aguerris, il existe des petits jeux sympas pour mesurer sa vitesse ou se mesurer à d’autres.

Typing Game

Typing Game [¹] est un des tout premiers jeux sortis dans le genre. Des lettres défilent de plus en plus vite et le but est de les éclater en tapant sur les bonnes lettres. Le début est très relaxe pour devenir de plus en plus stressant. Utilisez les bonus pour faire ralentir le défilement et les bombes pour désintégrer les lettres.

Capture Typing Game
Capture Typing Game

Type Racer

Type Racer est un jeu prenant. Vous voilà en compétition avec d’autres automobilistes. Plus vous tapez vite, plus votre voiture a des chances de finir première de la course. La vitesse est indiquée pour chaque joueur en mots par minute. N’espérez pas tacler le haut du classement puisque les meilleurs bolides sont à 180 mots par minute !

Capture TypeRacer
Capture TypeRacer.com

KeyBr

KeyBr n’est pas multijoueurs mais le site a d’autres avantages. Parmi les 6 langues proposées, le français est disponible. Ce qui permet d’améliorer considérablement vos performances. Chose extraordinaire, vous pouvez proposer le flux d’un blog comme exercice de frappe. J’ai testé au hasard avec Liberation.fr.

Capture Keybr
Capture Keybr.com

French Typing Speed

French Typing Speed. Choisissez votre langue et des mots de la vie courante apparaissent. Il suffit alors de taper pendant une minute pour avoir sa vitesse en mots par minute et son nombre de fautes. C’est amusant d’essayer dans d’autres langues.

Capture Speedtest
Capture Speedtest

Dactylo test

Dactylotest. Voilà un jeu pour les pros du clavier. Choisissez un texte dans votre langue et commencez à taper. En fin de dactylo, le score apparaît avec le nombre de fautes et la vitesse. Un score honorable se situe dans les 70 mots par minute. Et pour donner du peps, ajoutez le fantôme d’un autre joueur. Un petit pointeur coloré rose simule la position dudit concurrent. Un peu stressant mais efficace pour s’améliorer.

Capture Dactylotest
Capture Dactylotest

À lire aussi: « Vitesse de frappe »

[¹] Mise à jour 10/01/13: le lien http://www.2addicted.com ne semble plus fonctionner.

Sténotypie

Rien que le mot sténo vous fera certainement sourire. Ce vieux truc que plus personne n’utilise. C’est vrai en partie mais, encore aujourd’hui, on retrouve des sténographes dans le monde judiciaire. La sténographe a pour tâche de retranscrire l’intégralité de ce qui se dit mais aussi de ce qui se passe: un intervenant qui sort, un vote à main levée, une suspension de séance, des applaudissements de la salle… Dès qu’il s’agit de rendre compte officiellement des débats, on privilégie l’humain à la technologie. Aucune machine n’est capable de traduire fidèlement l’atmosphère générale d’une séance et des différentes interventions qui s’y passent.

Depuis la sténo manuscrite, on a inventé la machine à écrire mais aussi la sténotype. La sténotypie a pour objectif de retranscrire l’intégralité d’un contenu oral grâce à un clavier réduit appelé sténotype. Le débit est bien plus élevé que la sténographie manuscrite. Outre la vitesse, la relecture est plus « objective » puisque les caractères sont reproduits mécaniquement. Une sténotype peut être reliée à un ordinateur équipé d’un logiciel de reconnaissance des signes afin de produire un texte compréhensible par tous.

Il existe très peu de sténotype sur le marché et l’apprentissage de la méthode est long et exigeant pour un niveau professionnel. La machine Grandjean est un modèle des plus connus. Actuellement, la marque dispose de machines améliorées et dispense d’une formation de sténotypiste longue de 3 à 4 années.

À entendre le responsable, le métier ne connait pas le chômage et ne le connaîtra jamais. Le sténotypiste travaille dans des cadres prestigieux pour un traitement fixé entre 2 400 et 6 000 euros. Pour en arriver là, il faut au préalable une bonne dose de motivation, un portefeuille bien garni pour faire face aux coûts de la formation et des aptitudes au-dessus de la moyenne pour réussir avec brio l’épreuve finale.

Les touches du clavier

Toutes les touches du clavier ont une équivalence en français. Mieux vaut les connaître au risque de ne pas se comprendre. Les dénominations sont souvent plus plaisantes qu’une « barre en bas », un « chapeau », ou un « anti-slash ».

Caractère / Touche Signification Signification anglaise
² Exposant 2 Superscript 2
³ Exposant 3 Superscript 3
& Esperluette Ampersand
| Barre verticale Vertical line – Pipe
@ Arobase, arrobe Commercial at
" Guillemets (anglais) Quotation mark
# Carré, dièse [¹] Number sign
( ) Parenthèses Parenthesis
§ Paragraphe Paragraph
¨ Tréma Diaeresis
^ Accent circonflexe Circumflex accent
{ } Accolades Brace
° Symbole du degré Degree sign
- Trait d’union Hyphen
_ Trait bas Underscore
[ ] Crochets Square bracket
$ Symbole du dollar Dollar
* Astérisque Asterisk
% Symbole pour cent Percent sign
´ Accent aigu Acute accent
µ Symbole micro Micro sign
£ Symbole de la livre Pound sign
` Accent grave Grave accent
< Signe inférieur à Less-than sign
> Signe supérieur à Greater-than sign
Barre oblique inversée Backslash
/ Barre oblique Slash
~ Tilde Tilde
Touche Tabulation Tabulation Tabulation
Touche Shift Majuscule Shift
Touche Backspace Effacement arrière Backspace
Touche Return Retour Return
Esc Échappement Escape
Delelte Suppression Delete
Caps Lock Verrouillage majuscules Capitals Lock
Alt / Pomme (Mac) Alternative Alternate
Alt Gr [²] Alternate Graphic
Prt Scr Capture d’écran Print screen
Home Origine Home
End Fin End
Insert Insertion Insert
Delete Supprimer Delete
Page Up Page précédente Page Up
Page Down Page suivante Page Down
Print Screen Capture d’écran Print Screen
Scroll Lock Verrouillage défilement Scroll Lock
Pause / Breack Pause Pause
Num Lock Verrouillage numérotation Numeric Lock
Touche Windows Windows Windows

La position des caractères peut varier d’un clavier à un autre. Vous trouverez bon nombre de disposition des touches sur Wikipédia.

Clavier belge
Clavier belge

Malgré un usage journaliser du clavier, nous sommes nombreux à ignorer beaucoup de choses à son égard. Pour tester vos connaissances, allez faire un tour sur les « Questions sur le clavier ».

[¹] Dans Windows ce caractère porte le nom de « croisillon  »
[²] Simule la combinaison Ctrl + Alt

Les touches du pavé numérique

Selon vous, quel est l’ordre du clavier d’ordinateur, d’une calculatrice, d’un GSM, d’un distributeur de billets, d’une photocopieuse… ?

Pourquoi cette différence dans la disposition des touches ? Pourquoi les 1,2 et 3 se trouvent en bas sur un clavier d’ordinateur, une calculatrice et en haut sur un téléphone portable ? Selon Wikipédia [¹], c’est une question de confort. Les touches 1, 2, 3 et 0 sont les plus sollicitées et se trouvent donc dans la partie inférieure. En vérité, c’est véritablement efficace que pour les employés administratifs contraints d’encoder des chiffres à longueur de journée.

Calculatrice Texas Intruments

L’arrivée du tactile sur les téléphones haut de gamme et les smartphones est intéressante car on se trouve face à un clavier virtuel, ajustable à souhait. D’après ce que j’ai vu et essayé, l’ordre des touches numériques est alphabétique comme n’importe quel téléphone portable de l’ancienne génération. C’est d’ailleurs fort normal en raison de son usage. L’utilisateur fait plus souvent appel à son répertoire que l’encodage du numéro. Cela dit, j’ai croisé sur le net des petites applications pour personnaliser son clavier. Vous remarquez l’ordre inverse des chiffres.

Pavé numérique sur iPhone

Débarrassé des contraintes physiques, le clavier virtuel se permet toutes les fantaisies aussi bien dans l’apparence générale, les couleurs, mais aussi les valeurs à afficher. On pourrait donc imaginer que l’utilisateur puisse choisir une des deux dispositions (numérique ou inversée).

[¹] Source: pavé numérique

De la machine à écrire au clavier

En 1714, le premier brevet est déposé par le Britannique Henry Mill. En 1833, le Français Xavier Progin a l’idée d’associer à chaque lettre une tige métallique distincte actionnée par des touches à levier. Toutefois, on doit la machine à écrire vraiment fonctionnelle, comme on la connaît aujourd’hui, à l’Américain Christopher Sholes en 1867.

Seulement six ans plus tard, l’Américain Philo Remington invente et lance la fabrication d’un modèle légèrement différent qui porte son nom. À sa sortie d’usine, elle possède deux inconvénients non négligeables. Premièrement, les tiges des caractères frappaient le papier sur la partie inférieure du cylindre, si bien que la ligne en cours d’écriture n’était pas visible. Deuxièmement, cette machine ne permet pas d’écrire les lettres en capitales. Ces deux soucis sont résolus quelques années plus tard en associant une même touche pour plusieurs caractères (minuscule ou capitale). On en profite également pour ajouter les chiffres et d’autres symboles.

Machine à écrire Sholes

La disposition des lettres sur les machines à écrire a été pensée de manière à éloigner les lettres les plus fréquentes des index. Cette précaution évitait aux machines de bloquer les tiges lors d’une frappe trop rapide. La forme Qwerty a donc été retenue pour la langue anglaise, ce qui correspond aux premières lettres sur le clavier en partant de la ligne supérieur gauche: Q, W, E, R, T et Y. Plus tard, une disposition des lettres pour francophones fut inventée et porte le nom d’Azerty.

Police de caractère
Lorsque l’on parle d’une police de type « machine à écrire », on fait allusion aux polices à chasse fixe dont chaque caractère à une largeur identique. Par exemple, la lettre w prend autant de place sur papier, à l’écran que la lettre i. On oppose les polices à chasse fixe aux polices proportionnelles.

L’avènement de l’ordinateur

Dans les années 60, la machine à écrire est progressivement remplacée par la machine à écrire électrique plus souple à l’emploi. Vient ensuite la machine à écrire électronique dont la particularité est d’enregistrer le texte dans une mémoire interne et affiche sur un petit écran à cristaux liquides. Le texte est imprimé a posteriori ce qui diminue considérablement les erreurs de frappe. Pour finir, l’avènement du micro-ordinateur marque le déclin des machines à écrire.

Avec un ordinateur, plus de problème de blocage des tiges métalliques. La disposition Qwerty n’a donc plus lieu d’être. Pourtant, lorsqu’on regarde un clavier moderne, il ressemble de près à celui d’une machine à écrire. En réalité, les concepteurs ont préféré conserver cette disposition peu confortable pour ne pas dérouter les habitués.

L’héritage maladroit

Le clavier actuel présente plusieurs inconvénients dont certains sont hérités de la machine à écrire. La première contrariété repose sur la disposition des touches. Comme on vient de le voir, la disposition des touches est héritée d’une contrainte matérielle. À l’époque, ces machines s’adressaient en particulier aux personnes de métier plutôt qu’au quidam. Avec la généralisation de la micro-informatique, il aurait été plus logique d’utiliser l’ordre alphabétique connu de tous. Le mal était fait et les habitudes difficiles à changer.

En plus de ne pas être au bon endroit, les touches se rassemblent pour former un bloc alpha-numérique compacte. Cette proximité déforme la position naturelle des mains. Faites une simple expérience: éloignée l’une de l’autre, mettez vos mains à plat sur la table, puis joignez-les afin de placer les pouces côte à côte. Dans cette position, les mains sont rassemblées vers le centre et les poignets légèrement cassés. Cette posture n’est pas naturelle et peut poser des problèmes de santé à la longue.

Enfin, la standardisation du choix des caractères est d’une rigidité à toute épreuve. Alors que la langue française hérite de son modèle Azerty, certains caractères sont totalement absents: capitales accentuées (Élément), espace insécable (53 euros), guillemets français (« »), ligatures (œuf)… Ces signes ne sont accessibles que par des astuces ou des raccourcis mystérieux. Des alternatives au niveau logiciel existent mais sont assez acrobatiques.

L’ergonomie du clavier

August Dvorak met au point un clavier dont les touches les plus utilisées (en langue anglaise) sont mises sur une même ligne de façon à diminuer le déplacement des doigts. Les huit doigts placés sur la ligne du milieu sont capables de satisfaire 60 % des caractères en anglais. L’économie de mouvement augmente la vitesse de frappe et diminue les risques de blessure musculaires et articulaires [¹] liés à la frappe traditionnelle. Plusieurs adaptations du clavier Dvorak ont vu le jour pour la langue française. Malheureusement, aucune disposition n’a réussi à remplacer le Qwerty ou l’Azerty.

Le changement pour passer d’un clavier classique au clavier Dvorak exige une vingtaine d’heures de cours et d’exercices. Ce n’est pas énorme quand ont connait les bienfaits. Malheureusement, fort est de constater qu’il y a une certaine résistance au changement de la part des utilisateurs. Pas facile non plus de jongler avec plusieurs dispositions (Dvorak à la maison, Azerty à l’extérieur).

Disposition Dvorak anglaise
Disposition Dvorak en anglais

Dvorak n’est pas le seul à vouloir bien faire. Le clavier Dhiatensor répartit les lettres en fonction de leur utilisation. Le Das Keyboard, quant à lui, se présente sans inscription sur les touches. À chacun de le personnaliser à sa convenance et selon son utilisation.

Pour ce qui concerne de la forme matérielle, il existe des claviers ergonomiques mais ils sont rares dans le commerce traditionnel. Microsoft avait fait un premier pas avec son natural keybord mais sans succès. D’autres commerces, souvent en ligne, tentent des claviers moins conventionnels comme ce Kinesis keybord.

Clavier Kinesis

Le clavier du futur

Malgré l’offre imposante des modèles, la plupart des claviers se ressemblent dans leur architecture. Il est fort à parier que le modèle standard des dispositions ne va guère évoluer. Pour espérer une place dans les rayons, le clavier révolutionnaire devra convaincre les foules et pas seulement une niche de consommateurs. On trouve sur le marché des modèles avant-gardistes mais ils n’attirent pas les foules. Ci-dessous, un clavier projeté par laser.

Clavier laser

[¹] À lire ailleurs: « Conseils d’utilisation du clavier »