Le genre du nom des villes

Épineux problème celui du genre du nom des villes. Il serait commode d’avoir une règle qui fonctionne à tous les coups. Ce n’est évidemment pas le cas, loin de là. Exceptés les noms de pays/villes précédés d’un article (Le Caire, Le Cap, La Rochelle) difficile de déterminer le genre sans embuche. Ce dernier est fixé par l’usage, mais il est assez flottant, c’est le moins qu’on puisse dire.

En cherchant à en savoir un peu plus, on trouve une règle récurrente. Les noms de villes terminés par un e muet ou par -ie sont féminins: Rome, Venise, Athènes. Dans tous les autres cas, on opte pour le masculin (Paris, New York, Lyon). Bien entendu, les exceptions sont nombreuses et la langue courante tend plutôt à préférer le masculin. À l’inverse, on trouve plutôt le féminin dans le monde littéraire.

On peut aussi se tourner vers l’explication de Bernard Cerquiglini. Soit, on désigne la capitale en elle-même et on accorde au féminin. Soit, on fait appel à une métonymie pour désigner le pays et on accorde au masculin.

Paris [sous-entendu la ville] est belle ce matin.
Paris [sous-entendu le pays] est très réticent à s’engager.

Dans certains cas, le nom de la ville reste au masculin. Ainsi, les toponymes précédés de tout ou des adjectifs vieux, grand se gardent bien de changer de sexe. C’est aussi le cas lorsque la ville fait référence à un club sportif, un gouvernement, une population.

le Tout-Paris – le vieux Bruges – le grand Montréal
Turin a été battu à domicile.

Le sujet est vaste et complexe. Il est illusoire de penser qu’il pourrait être réduit à quelques paragraphes. Le Conseil national de l’information géographique publie notamment des « recommandations et observations grammaticales » ainsi qu’une « liste des toponymes ».